article du Nice Matin par Romain Béal- Publié le 01/07/2025 à 16:45, mis à jour le 01/07/2025 à 17:20
Chirurgiens-dentistes, kinésithérapeutes, pharmaciens et médecins ont manifesté, à Nice comme partout en France, pour protester contre les mesures d’économies prévues par le gouvernement.
Les manifestants ont symboliquement déposé des tiroirs de pharmacie pour dénoncer les fermetures et les pénuries, ce mardi 1er juillet, devant la CPAM, rue Pertinax à Nice. Photo DR D
À travers toute la France, des soignants libéraux ont bravé la canicule pour protester contre “le blocage” de la revalorisation de leurs honoraires et autres mesures d’économies, face au dérapage budgétaire de l’Assurance maladie.
À Nice comme ailleurs, le mouvement a été lancé par les pharmaciens, les plus impactés. Un cortège escargot de voitures est parti de l’ARS, au Cadam, pour rallier la rue Pertinax. Devant la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), les manifestants ont symboliquement déposé des tiroirs de pharmacie pour dénoncer fermetures et pénuries.
Les pharmaciens dénoncent le projet gouvernemental de baisser à un taux compris entre 20 et 25% le plafond de remises commerciales consenties par les fabricants aux pharmacies sur les médicaments génériques, actuellement plafonnées à 40%. Celles-ci étant déclarées auprès de l’Assurance maladie, l’État peut voir quel industriel a accordé des rabais et lui demander ensuite des baisses de prix. La baisse des prix résultant de celle des remises aura une répercussion sur les emplois en officines et risque d’aggraver les pénuries de médicaments, alertent les syndicats de pharmaciens, qui dénoncent “une trahison inacceptable”.
Alexandre Nairi, président du syndicat des chirurgiens-dentistes 06, participait à la manifestation. “Malgré les conventions signées, la CPAM a décidé unilatéralement de geler les revalorisations, sous prétexte que les dépenses de santé ont augmenté. Logique: lors de la signature de la convention, on s’était engagé à soigner l’ensemble de la population. On engage toute une profession dans un sens, et maintenant, on dit que ça coûte trop cher et on arrête. Alors que c’était le but de la manœuvre”, regrette-t-il.
Si les pharmaciens sont les en première ligne, ajoute-t-il, c’est parce que le gouvernement “veut baisser leurs revenus sur les médicaments génériques et moins rembourser certaines prestations, comme les tests salivaires. En gros, leur prendre 600 millions d’euros. Pour une officine, ça peut pratiquement représenter le salaire d’un employé. Les petites pharmacies de l’arrière-pays et des quartiers défavorisés seront les plus impactées et risquent, à terme, de disparaître.”
Et les dentistes? “Ça concerne essentiellement la chirurgie orale, une faible part des activités pour les omnipraticiens mais qui peut mettre en difficulté les chirurgiens spécialisés. Mais s’ils commencent par ça, on sait qu’ils iront plus loin, c’est pour ça qu’on se joint à la manifestation.”

